Mécénat en nature : 5 étapes pour l’instaurer en entreprise

Comment mettre en place le mécénat de compétences dans son entreprise ?

Le mécénat de compétences ou mécénat en nature est une forme en vogue du mécénat d’entreprise. Les études sont formelles : depuis la pandémie, le nombre de compagnies qui l’ont mis en place a augmenté. Vous aussi, vous aimeriez prendre part au bien commun en vous investissant auprès d’un organisme d’intérêt général ? Découvrez les principales étapes qui vous permettront d’instaurer et de pérenniser cette pratique solidaire au sein de votre entreprise.

N°1 - Concevoir le dispositif du mécénat en nature : l’étape de réflexion

Vous vous êtes renseigné et vous en êtes convaincu : instaurer un dispositif de mécénat de compétences en entreprise génère un véritable cercle vertueux. Pour la compagnie, certes, mais aussi pour ses employés et pour l’organisme bénéficiaire. Alors, votre décision est prise : cette année, vous vous engagez ! Toutefois, pas question de mettre la charrue avant les bœufs. 

Avant toute chose donc, prenez le temps de réfléchir de manière approfondie à l’intégration d’une telle pratique dans votre univers professionnel. Pour être réellement impactant, le projet doit faire sens et entrer en résonance avec la raison d’être de votre société. Posez-vous donc, a minima, les questions suivantes : 

• Quelles valeurs votre entreprise défend-elle
• Quelle est sa raison d’être ?
• Qu’est-ce qui motive une telle décision ?
• Quelles sont les compétences de vos salariés qui pourraient être mises à disposition d’organismes d’intérêt général ?
• Comment l’implémentation du mécénat en nature peut-elle s’accorder avec le fonctionnement de l’entreprise ?
• Quels sont les enjeux clés du développement d’un tel projet ?
• Quels en sont les avantages ?
• Quels pourraient être les éventuels freins ?

Dès lors, vous aurez une vision plus précise de la direction que vous souhaitez faire prendre à votre compagnie. Et, en formalisant le tout sur un document, vous serez en possession d’une solide feuille de route sur laquelle vous appuyer pour la suite ! 

N°2 - Mécénat en nature : définir sa stratégie

Établir une politique interne de mécénat en nature

Pour assurer un fonctionnement fluide entre le dispositif et le fonctionnement de la société (ressources humaines (RH), missions professionnelles, etc.), un cadre doit être élaboré. Il vous faudra notamment déterminer : 

• La forme ou les formes du mécénat de compétence (team building solidaire annuel, missions longues, mission ponctuelle, mission sur place ou à distance…) ;
• Les salariés qui peuvent s’engager (par exemple, décider que les employés en fin de carrière peuvent s’engager sur des missions à long terme) ;
• La durée des engagements (combien de jours par an et par collaborateurs) ;
• La fréquence (un jour par mois ? Par semaine ?). 

Identifier les causes pour lesquelles s’engager

Votre feuille de route est prête ? Le moment est donc venu de choisir la (ou les) cause(s) pour laquelle votre entreprise est prête à s’engager. Plusieurs options s’offrent à vous pour orienter votre décision. Par exemple, vous pouvez décider en fonction : 

• Du secteur d’activité ;
• Des compétences des employés ;
• Des envies et attentes des collaborateurs ;
• Des valeurs de la compagnie et de ses objectifs. 

Choisir les organismes d’intérêt général bénéficiaires 

Votre politique interne est définie et vous avez identifié les causes que vous souhaitez soutenir. Reste désormais à déterminer les organismes auprès desquels votre entreprise va s’engager. Pour ce faire, il existe plusieurs pistes. Par exemple : 

• Laisser les collaborateurs être force de proposition ;
• Aller à la rencontre d’associations et d’organismes correspondant aux valeurs de la compagnie et les interroger sur leurs besoins ;
• Poursuivre ou relancer d’anciens partenariats.

Mettre en place des outils de communication clairs

Comme souvent dans le déploiement de projets, le maître mot, c’est la communication. Puisqu’il revient à la compagnie d’établir un cadre à la pratique du mécénat, il lui faudra donc créer des outils pour communiquer efficacement à ce sujet. Ils devront concerner les collaborateurs, mais aussi les RH ou encore la direction. 

Par exemple :

• Organiser un événement de lancement ;
• Diffuser la feuille de route dans l’entreprise ;
• Éditer les règles et les objectifs du dispositif ;
• Instaurer un calendrier partagé ;
• Communiquer régulièrement par mail sur l’avancement du projet.

N°3 - Savoir s’entourer pour décupler son impact 

Impliquer les managers dans l’expérience de mécénat en nature

Plus que de la simple communication au sujet du mécénat de compétences, impliquer l’équipe de direction et les managers dans le projet est particulièrement recommandé. 

En effet, la pratique correspond à un véritable engagement de l’entreprise. Et, pour être une réussite, elle nécessite un soutien collectif. La hiérarchie doit non seulement valider la démarche, mais aussi l’encadrer, l’encourager ou encore mettre à disposition des salariés mécènes les ressources dont ils pourraient avoir besoin.

S’aider d’experts pour les aspects techniques

La mise en place du mécénat en nature peut mobiliser des compétences spécifiques, faisant défaut à certaines compagnies. C’est par exemple le cas concernant les aspects juridiques et administratifs du dispositif. Dès lors, pourquoi ne pas faire appel à des experts externes ? Spécialistes dans leur branche, ils peuvent ponctuellement venir pallier des besoins internes. Par exemple, un expert-comptable sera en mesure d’apporter ses conseils en matière de fiscalité, tandis qu’un juriste pourra guider la rédaction des documents légaux propre à l’implémentation du mécénat de compétences.

S’outiller d’une plateforme d’engagement solidaire

Et parfois, la meilleure volonté du monde ne suffit pas. Manque de temps, difficultés à structurer le dispositif ou à communiquer à son égard… Nombreux sont les obstacles qui peuvent vous faire dévier de votre projet solidaire. 

Dans ce cas, il est possible de faire appel à un organisme extérieur, spécialisé dans l’engagement solidaire des entreprises. C’est par exemple ce que propose la plateforme Benevity !

N° 4 - Identifier les divers freins pour les contourner 

Au cours de la mise en place du dispositif, vous vous trouverez probablement confronté à certains freins, internes comme externes. Il est indispensable de les identifier afin d’être en mesure de les lever. En voici quelques-uns :

• Une totale méconnaissance du monde associatif et de la pratique du mécénat en nature (au niveau des salariés, mais aussi de la hiérarchie).
• Les coûts inhérents au prêt de main-d'œuvre et/ou à la mise à disposition des salariés (problématique RH), et la perte que cela peut représenter au niveau opérationnel pour le manager.
• La difficulté d’implanter le dispositif en raison de sa complexité et de la multitude d’interlocuteurs internes et externes qu’il implique.
• Un manque de temps des salariés leur permettant de s’engager en plus de leur poste.

N° 5 - Chronologie de mise en œuvre du mécénat en nature

Tout est fin prêt. Il ne vous reste plus qu’à… mettre en œuvre le dispositif, de façon concrète, dans votre compagnie. 

Cette étape aussi se découpe en plusieurs phases. 

• En premier lieu, formez toutes les parties prenantes de votre entreprise, sans oublier d’informer la hiérarchie.
• Veillez à ne pas hâter les choses. Commencez en douceur, avec une phase d’expérimentation au cours de laquelle vous pourrez ajuster le dispositif, jusqu’à ce que tout fonctionne avec une parfaite fluidité. Alors seulement, vous pourrez le déployer à plus large échelle. 
• Pour pérenniser le projet, ne manquez pas d’instaurer des outils de suivi des salariés engagés. Vérifier que tout se passe comme prévu en mettant en place un système de retours d’expériences et de témoignages. 
• Pensez également au rapport d’impact : les missions solidaires remplissent-elles leurs objectifs ? Le bon fonctionnement de l’entreprise pâtit-il du dispositif ?
• Tout au long de la mission, assurez aussi un suivi auprès de l’organisme bénéficiaire.
• À la fin de chaque mission, faites un bilan avec chacune des parties prenantes pour ajuster la pratique, si nécessaire.
• Enfin, accompagner le retour en entreprise du ou des collaborateurs mécènes.